Culture de la possession et obsession de la consommation
Quel est le but de tout labeur et effort dans ce monde ? Quel est le but de l’avidité, de l’ambition, de la quête de la richesse, du pouvoir, et de la suprématie ? Est-ce pour fournir des nécessités de la nature ? Ainsi demanda Adam Smith, professeur de philosophie morale et économiste écossais, qui est considéré comme fondateur de l’économie classique dans son livre « The Theory of Moral Sentiments/ La Théorie des sentiments moraux « , où il a beaucoup écrit sur notre comportement humain, notre conscience de soi et la façon dont nous interagissons avec les autres, là où réside la différence entre les différents concepts dans la réponse à la question suivante : De quoi avons-nous besoin pour pouvoir réaliser le bonheur? Cela nous amène à une autre question plus importante sur le sens de la vie et la nature des divers besoins humains ?
La plupart des penseurs s’accordent sur le concept du bonheur et déclarent que nous serons heureux dans la mesure où nos désirs sont satisfaits, ou en d’autres termes, nous sommes heureux si nous obtenons ce que nous voulons. Le bonheur n’est pas un substitut pour affronter les difficultés de la vie et mener une vie sans complications. Il est naturel qu’il y ait des problèmes dans la vie qui doivent être résolus et des défis à relever. Le bonheur ne peut pas être un état prolongé et continu. Il se peut qu’il soit un moment éphémère que nous ressentons après avoir surmonté les douleurs et la malchance, ou après avoir complété un travail retardé ou en jouant avec un enfant. Le bonheur peut tout simplement aussi être des sentiments de joie que nous éprouvons en tournant les pages d’un livre, et en buvant une tasse de café dans un bel endroit.
Mode et expiration
Notre civilisation dispose toujours de nombreux calmants anodins qui préparent les gens psychologiquement en les aidant à ne pas être conscients de l’aliénation qui les distrait et contribue à leur manque de conscience de leurs désirs humains les plus fondamentaux. Erich Fromm décrit le consumériste comme un enfant éternel qui n’arrête pas de demander, en criant, le biberon ! La culture de la consommation crée un besoin urgent et imaginaire de satisfaire à d’autres envies que l’industrie du divertissement et de la consommation propose continuellement ! prenons comme exemple la mode. les médias et les sociétés gravitent autour de ce mot, qui fait référence à un ensemble de traits appréciés et préférés à un moment donné. La « Mode » se concentre sur l’idée que tout ce que nous acquérons à un temps bien déterminé doit finir par être ensuite ignoré et remplacé par un autre plus moderne ! Un exemple de ceci est qu’il y a beaucoup de bons vêtements qui peuvent convenir à porter, mais parce qu’ils sont devenus démodés, nous avons honte de les porter ! Cela constitue une pression psychologique car il peut nous contraindre, sans en prendre conscience, à la similitude de notre comportement avec le comportement collectif des autres. C’est ce qu’écrit en détail «Alain de Botton» dans son livre «L’anxiété liée au statut social». En outre, des produits coûteux sont également promus dans les publicités et liés à la mode de l’époque, dans le but de soutenir la consommation artificielle et de ne s’intéresser qu’au profit maximal sans prêter attention aux valeurs et aux principes, et également, sans aucune considération pour l’environnement et la formation des sociétés, et même pas pour les êtres humains consommateurs qui s’égarent au milieu de tout cela.
Abondance et consommation
Le bonheur de l’homme moderne repose sur le désir d’acquérir tout ce qu’il peut acheter. La consommation est une des formes de possession dans les sociétés d’abondance industrielle contemporaines. John Kenneth Galbraith, qui a travaillé comme conseiller économique auprès de plusieurs présidents américains, a déclaré dans son livre «Société de l’abondance» que la loi de l’offre et de la demande n’est plus valable actuellement car les marchés ne sont plus le résultat de la confrontation entre l’offre et la demande. Ils sont devenus plutôt influencés par les concepts d’étude de marché et de marketing. Des spécialistes du domaine du marché analysent les données de vente d’un produit, et sur cette base le besoin à créer est déterminé. À savoir qu’autrement travers le marketing, on crée un besoin artificiel qui met les consommateurs dans un état de disponibilité permanente à acheter et à consommer et çà se réalise en influençant les tendances psychologiques, de sorte que les consommateurs deviennent dans un état de motivation et de stimulation permanentes à acheter tout produit bruyamment commercialisé, en réponse à un besoin artificiel et irréel.
« La civilisation des gadgets »
Nous ne pouvons pas nier que notre civilisation est basée sur le désir d’acheter et de convaincre les gens que le bonheur s’obtient en se procurant des choses, car la consommation soulage les sentiments d’angoisse qui affligent l’homme moderne, devenu une proie facile aux règles répandues de la consommation. Et parce que la consommation fait perdre cet effet saturant après l’acquisition des choses, Les penchants psychiques des consommateurs sont également influencés et soumis aux choix des marketeurs. Le consommateur est soumis à des choix faits par les marketeurs à travers des publicités, des programmes de médias sociaux et des influenceurs célèbres. Et c’est, en fait, ce que Galbraith dénonce. La « civilisation gadget », est caractérisée par la production d’un grand nombre de produits qui ne sont pas utilisés pour répondre à des besoins réels, mais plutôt, en raison de la commercialisation de divers médias et de leur soutien à ce choix. On crée intentionnellement des besoins artificiels par des études statistiques menées pour influencer la conscience collective.
Aliénation et marchandisation
L’analyse de Galbraith représente une attaque contre l’économie de la production concernant, seulement, le bien de la production, par opposition à une économie qui vise à subvenir aux besoins fondamentaux de l’homme pour assurer son bonheur. L’accentuation mise sur la consommation et non sur la préservation des biens. Les choses sont acquises, pour être retirées afin d’acquérir d’autres. Le problème humain du capitalisme moderne est que le marketing rend les goûts des gens similaires puisqu’ils se soumettent à des critères spécifiques, en étant influencés et dirigés facilement et sans aucune force. Les gens s’emportent, donc, excessivement avec ce mode vie. Ils veulent dépenser de plus en plus, et ils doivent continuer à produire et à consommer en raison de leur profond désir de s’accommoder avec leur environnement dans la société, ce qui entraîne inévitablement l’aliénation de l’être humain
La détresse psychologique
La dépression est la détresse psychologique caractéristique de la société de consommation. Dans ce cas, nous souffrons d’une surabondance de moyens et des choix. Mais nous pouvons, en même temps, être possédés par la peur de notre incapacité à réaliser les choix disponibles, ce qui conduit certainement à la dépression et à l’entrée dans une spirale sans issue. Nous serions heureux avec le peu que nous possédons si ce peu est ce à quoi nous nous attendons. Nous pouvons être malheureux quand nous perdons la satisfaction et le contentement et ressentons le désir de tout posséder. Et c’est ce que Jean-Jacques Rousseau a voulu mentionner dans sa comparaison de niveaux de bonheur relatifs de l’homme primitif et de l’homme moderne, quand une personne regarde ce qui est dans ses semblables autour de lui Et il s’abstient d’apprécier ce qui est entre ses mains, donc il ne sera satisfait que quand il possède la même chose ou plus que les autres dans son entourage. Ce qui cause les conflits, l’envie, l’insécurité et le gaspillage de toute énergie en général.
La sortie de tout cela réside dans la prise de conscience et la libération de l’attachement à la matière qui peut être un obstacle au bonheur. La recherche du bonheur par la consommation ne conduit pas du tout à la satisfaction. Il est, donc, nécessaire de rejeter et de s’opposer fermement à ces phénomènes de dépense, de se vanter du matérialisme et de changer les modes de consommation, de contrôler le comportement humain, tout en développant les valeurs de production et en allant vers une consommation raisonnable. Se libérer de cette relation avec les objets peut accabler notre quotidien en le rendant chaotique et lourd. Bref : on doit se simplifier la vie et ne plus se laisser emporter que par ce qui vaut le coup.